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Chaque année, à New York, des délégations des peuples autochtones du monde entier se rassemblent durant l'Instance Perma- nente aux Questions Autochtones de l'ONU. Cette année, du 19 au 30 avril, une délégation de 4 citoyens basques était pré- sente lors de cette 9ème session. Jojo Bidart, et Audrey Hoc du Pays basque nord, Urko Kolomo et Jon Sarasua du Pays basque sud. Organisée à l'initiative d'Autonomia Eraiki, cette délégation entendait une fois de plus alerter l’assistance de l’UNPFII sur les contradictions de l’Etat français, car celui-ci a signé des traités internatio- naux qu’il ne respecte pas, puisqu’il ne veut toujours pas reconnaître les peuples autochtones de son territoire. Manifeste- ment, l’Etat français refuse de reconnaître aux Basques se trouvant présentement sous son administration le statut de peuple autochtone. Statut qui, à la lecture des critères onusiens s’applique parfaitement aux Basques du Pays basque nord.

DOCUMENTS/DOKUMENTOAK

23/04/2010

UN PEU DE LUMIÈRE…

vignette audrey.jpgEnfin un peu de lumière ! En effet, le soleil brille enfin sur Manhattan. Un bleu azur assez saisissant lorsqu’on sort du métro entre l’avenue Lexington et la 42ème et que l’on marche jusqu’à l’ONU. La lumière enfin, aussi, car on en sait un peu plus sur les raisons de mon exclusion. Notre enquête commence à porter quelques fruits. Et encore enfin de la lumière et de la bonne humeur grâce à nos amis venus du Pays basque sud : Jon Sarasua et Urko Kolomo de l'association Garabide.

En ce qui concerne mon interdiction d’entrée, voici ce qu’il en est selon le précieux informateur qui nous a révélé l'existence d'une plainte à mon encontre déposée par monsieur Bartolomeo Clavero. Sans grande surprise, la plainte porte sur le discours que j'ai prononcé le 28 mai 2009 au nom d'Autonomia Eraiki. Et plus précisément sur le fait que je l'aurais mentionné nominativement "comme représentant de son gouvernement en qualité de membre de l'Instance". Il a aussi prétexté que, dans cette déclaration, je l'aurais accusé de "violence symbolique" contre les Basques qui assistaient à la 8ème session de l'UNPFII. Il a expliqué qu'en France et en Espagne, les groupes de la minorité basque utilisent ce langage lorsqu'ils veulent prendre quelqu'un pour cible d'acte de violence physique. En substance, monsieur Clavero s'est dit victime de menace de ma part au cours d'une réunion organisée sous les auspices des Nations Unies. Rien de moins !

C’est énorme, non ?!

En lisant ou relisant cette déclaration du 28 mai, vous pourrez constater qu’il déforme quelque peu mes propos. Quant à la dernière menace, je ne vois vraiment pas de quoi il parle… C’est sûr qu’avec mon mètre soixante (NDLC : Tu te vantes, Audrey !), je suis très menaçant ! Vous avez remarqué aussi cette façon d’insister sur la « minorité » basque ? J’ai envie de vomir… Bref, il n’y aura pas moyen pour moi de rentrer cette année. Pas la peine de ressasser ceci ou cela, il faut que je me fasse une raison et passer à autre chose.

Mes amis de Garabide m’ont donc confié une nouvelle mission : celle de collecter des interviews d’autres représentants de peuples en leur posant des questions sur leur langue et l’importance qu’elle a pour eux. OK, une bonne raison d’errer dans les couloirs !

Quand même, mon histoire d’exclusion aura fait son petit effet cette année à la 9ème session de l'UNPFII . Ça parle dans les couloirs et pas mal de personnes s’approchent de moi afin d'en savoir plus. Un amérindien des États-unis, influent dans l’assemblée, m’a demandé des détails sur ma mésaventure, promettant qu’il en parlerait dans sa déclaration. D'autres représentants de peuples autochtones risquent d'en faire autant. Cela me semble plutôt positif... oui, enfin, tout est relatif !

Un peu de lumière donc ce jeudi : Jojo et moi respirons mieux.

 

Audrey Hoc, New York, le jeudi 22 avril 2010

 

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