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Chaque année, à New York, des délégations des peuples autochtones du monde entier se rassemblent durant l'Instance Perma- nente aux Questions Autochtones de l'ONU. Cette année, du 19 au 30 avril, une délégation de 4 citoyens basques était pré- sente lors de cette 9ème session. Jojo Bidart, et Audrey Hoc du Pays basque nord, Urko Kolomo et Jon Sarasua du Pays basque sud. Organisée à l'initiative d'Autonomia Eraiki, cette délégation entendait une fois de plus alerter l’assistance de l’UNPFII sur les contradictions de l’Etat français, car celui-ci a signé des traités internatio- naux qu’il ne respecte pas, puisqu’il ne veut toujours pas reconnaître les peuples autochtones de son territoire. Manifeste- ment, l’Etat français refuse de reconnaître aux Basques se trouvant présentement sous son administration le statut de peuple autochtone. Statut qui, à la lecture des critères onusiens s’applique parfaitement aux Basques du Pays basque nord.

DOCUMENTS/DOKUMENTOAK

24/04/2010

ET LA LUMIÈRE FUT !

la lumière fut.jpg

 

Première semaine écoulée, ouf ! Peu de sommeil malgré le confort du sofa que nous offre Mary Ann, notre gentille hôte américaine, fine alliée depuis plusieurs années. Dur-dur de se lever tous les matins à 6 h 30 pétantes pour rentrer le soir vers 20 heures ! Ligne ABCD, puis connexion à la 42ème pour la V ou la E, on marche, on court, on monte, ça pue, ça bouge, ça grouille, ça transpire, ça rit, ça speede, c’est ça New York city. Cette ville est trop folle pour moi !

Bilan de cette première semaine, donc : nul pour ce qui est des discours. Impossible de placer notre déclaration sur les droits de l’homme, ni celle sur l’autodétermination. Logistique oblige… et plus que jamais, cette année le parti pris étant de donner la priorité aux gouvernements. Sur 71 inscrits pour la thématique des droits de l’homme, seuls 10 ont pu prendre la parole... Jojo était en 52ème position.

Mais alors pourquoi la lumière fut ? Bien grâce à nos chers Urko et Jon qui ont « sauvé les meubles » en proposant une conférence « de la ostia » sur la récupération des langues autochtones. Une dizaine de participants étaient réunis dans un bâtiment annexe de l’ONU : une Kitchwa d’Ayacucho, Pérou, une autochtone du nord de l’Argentine, un Mapuche du Chili, deux étudiantes, une autochtone du Viet Nam et, tiens c’est marrant, une petite blonde aussi, mais elle avait son pass celle-là ? Il faut pas pousser non plus…

Remarquable présentation de nos comparses de Garabide autour du DVD-livre « L’expérience du basque » édité en quatre langues. Pertinent, sérieux, émouvant, constructif, motivant, ce film de 40 minutes est un petit bijou ! Merci Garabide ! Il témoigne de l’expérience de récupération de notre langue ainsi que du renouveau linguistique et culturel  au travers des pratiques de nombreuses associations, les ikastola, les gau eskolak, sur plusieurs générations, en Iparralde comme en Hegoalde. Ce film est pensé pour s'adresser à d'autres peuples et leur montrer l'expérience vécue en Pays basque. Non pas comme un modèle, mais juste comme une expérience. Jon précise que s'il s'était adressé aux Basques, le film aurait été bien plus critique. Il y a tant à faire encore, tant à faire pour juste conserver nos acquis !

Bravo les gars, c’est un super travail ! Le genre d’outils dont on a terriblement besoin.

Si les réactions des participants à la projection ont été très positives, la plupart soulignant que cela les motiverait pour avancer dans leurs luttes, quelqu'un a toutefois fait remarquer que cette expérience avait lieu dans un pays riche, et que chez lui, dans un tout autre contexte économique, ce ne serait pas transposable. Je pose cette question : La motivation d'un peuple ou de ses membres est-elle proportionnelle au PIB du pays ? Je ne crois pas...

 

Audrey Hoc, New York, le vendredi 23 Avril 2010

 

23/04/2010

UN PEU DE LUMIÈRE…

vignette audrey.jpgEnfin un peu de lumière ! En effet, le soleil brille enfin sur Manhattan. Un bleu azur assez saisissant lorsqu’on sort du métro entre l’avenue Lexington et la 42ème et que l’on marche jusqu’à l’ONU. La lumière enfin, aussi, car on en sait un peu plus sur les raisons de mon exclusion. Notre enquête commence à porter quelques fruits. Et encore enfin de la lumière et de la bonne humeur grâce à nos amis venus du Pays basque sud : Jon Sarasua et Urko Kolomo de l'association Garabide.

En ce qui concerne mon interdiction d’entrée, voici ce qu’il en est selon le précieux informateur qui nous a révélé l'existence d'une plainte à mon encontre déposée par monsieur Bartolomeo Clavero. Sans grande surprise, la plainte porte sur le discours que j'ai prononcé le 28 mai 2009 au nom d'Autonomia Eraiki. Et plus précisément sur le fait que je l'aurais mentionné nominativement "comme représentant de son gouvernement en qualité de membre de l'Instance". Il a aussi prétexté que, dans cette déclaration, je l'aurais accusé de "violence symbolique" contre les Basques qui assistaient à la 8ème session de l'UNPFII. Il a expliqué qu'en France et en Espagne, les groupes de la minorité basque utilisent ce langage lorsqu'ils veulent prendre quelqu'un pour cible d'acte de violence physique. En substance, monsieur Clavero s'est dit victime de menace de ma part au cours d'une réunion organisée sous les auspices des Nations Unies. Rien de moins !

C’est énorme, non ?!

En lisant ou relisant cette déclaration du 28 mai, vous pourrez constater qu’il déforme quelque peu mes propos. Quant à la dernière menace, je ne vois vraiment pas de quoi il parle… C’est sûr qu’avec mon mètre soixante (NDLC : Tu te vantes, Audrey !), je suis très menaçant ! Vous avez remarqué aussi cette façon d’insister sur la « minorité » basque ? J’ai envie de vomir… Bref, il n’y aura pas moyen pour moi de rentrer cette année. Pas la peine de ressasser ceci ou cela, il faut que je me fasse une raison et passer à autre chose.

Mes amis de Garabide m’ont donc confié une nouvelle mission : celle de collecter des interviews d’autres représentants de peuples en leur posant des questions sur leur langue et l’importance qu’elle a pour eux. OK, une bonne raison d’errer dans les couloirs !

Quand même, mon histoire d’exclusion aura fait son petit effet cette année à la 9ème session de l'UNPFII . Ça parle dans les couloirs et pas mal de personnes s’approchent de moi afin d'en savoir plus. Un amérindien des États-unis, influent dans l’assemblée, m’a demandé des détails sur ma mésaventure, promettant qu’il en parlerait dans sa déclaration. D'autres représentants de peuples autochtones risquent d'en faire autant. Cela me semble plutôt positif... oui, enfin, tout est relatif !

Un peu de lumière donc ce jeudi : Jojo et moi respirons mieux.

 

Audrey Hoc, New York, le jeudi 22 avril 2010

 

21/04/2010

LA VENGEANCE DE CLAVEROZUMA

vignette audrey.jpgNous sommes bien arrivés à New York dimanche 18 dans l'après- midi, Jojo et moi.

Aujourd'hui, 3 jours plus tard, nous ne sommes toujours que Jojo et moi en terre yankee. Le volcan islandais ayant fait des siennes, tous les autres camarades sont restés cloués au sol, de l'autre côté de l'océan atlantique. Seul Manu espère peut-être décoller demain ou jeudi... Mais cela en vaut-il la peine ?

Pendant ce temps, que se passe t-il donc sur la planète ONU ? Le chaos messieurs-dames, le chaos !

Lundi, de bon matin, nous nous rendions aux inscriptions, le cœur léger, sourires aux lèvres. Eh bien, nous avons vite déchanté ! Alors que nous nous trouvions devant le guichet, on me redirige vers une autre personne qui nous propose une petite entrevue un peu plus loin. Ce nouveau fonctionnaire évoque le souci d'inscription pour Autonomia Eraiki, souci apparemment résolu : « Oui, il est résolu mais c'est vous mademoiselle qui ne pouvez pas entrer ! ». OK ! Ou KO ? Oui vaincue par le « chaos » diplomatique. Le verdict est tombé : exclusion nominative pour bibi. Pourquoi ? Bien c'est directement lié aux événements de l'an dernier et à mes anicroches avec le sieur Clavero qui aurait sommé le Secrétariat Permanent de m'exclure car je l'aurais « menacé » et, détail non négligeable, Autonomia Eraiki serait proche de l'ETA. Éclats de rire. Ceux qui ont suivi nos péripéties de l'an dernier à l'ONU savent très bien où se situe la vérité. Il vous suffit pour cela de relire les posts précédents.

Me voici donc exclue, punie, je ne peux pas rentrer dans l'enceinte de l'Instance Permanente aux Questions Autochtones de l'ONU... Je suis condamnée à errer dans les couloirs, dans le hall, dans la petite cafétéria du hall, et à engloutir goulument chocolat sur chocolat. Mon jean va s'en souvenir !

La première conséquence de cette interdiction d'accès pour moi, c'est le chaos logistique dans lequel cela nous plonge... Jojo, seul à l'intérieur de l'assemblée, ne peut pas faire grand-chose. Alors que sagement assis devant ses micros, il attend qu'on l'appelle pour éventuellement prononcer un discours, il devrait déjà s'inscrire pour la thématique suivante du lendemain. Le don d'ubiquité ne nous est malheureusement pas encore acquis ! Il nous faut donc impérativement estimer au plus juste les priorités...

L'après-midi du mercredi s'achève, la thématique sur l'autodétermination est close. Jojo n'a pas été appelé !

Audrey Hoc, mardi 20 avril, New York, Harlem, 20 h 19

 

Cliquer ici pour afficher au format pdf le texte qu'aurait dû lire Jojo Bidart