03/06/2009
SHI NASOGA UNKON
NOUS SOMMES TOUS DES NASO
Mardi 2 Juin. Nous découvrons le centre ville his- torique de Panama Ciudad. Quel contraste avec la vision futuriste du moderne Panama inondé de gratte-ciels argentés ou en perpétuelle construc- tion. Il y a de l'investissement au Panama : blan- chiment d'argent ? Paradis fiscal ? Rentes du fa- meux canal ? Autant de discours et d'interpré- tations. Au détour d'une ruelle «havanesque», nous nous trouvons face à un kiosque sur une place, bâché et décoré de plusieurs banderoles :
Non à l'abus du gouvernement et de Ganadera Bocas !
Le peuple Naso mobilisé !
Intriguées, nous nous approchons des person- nes mobilisées et les interrogeons sur le pour- quoi de leur présence en ce lieu. Tony Vargas (tonyvargasgamarra@gmail.com), un des leaders du mouvement nous raconte : «Nous, les Naso, sommes un groupe autochtone du Panama et vivons dispersés en plusieurs communautés dans la région de Bocas del Toro (proche Costa Rica). Le 30 Mars, deux communautés : SanSan et SanSan Drui ont été démolies par des bull- dozers de l'entreprise Ganadera Bocas, démolition soutenue par la police nationale du Panama. Cette entreprise d'élevage bovin intensif affirme détenir un titre de propriété incluant nos communautés. Nos maisons, notre école, l'Église et le nouveau centre culturel que nous étions sur le point d' inaugurer, ont été détruits ! Les terres sur lesquelles nous vivons nous appartiennent depuis des siècles mais le gouver- nement panaméen se refuse à nous en délimiter officiellement les contours territoriaux et à établir une comarca («territoire») Naso Tjer-Di. Sans l'établissement d'une comarca, nous sommes sans défense légale et donc vulnérables. Ils nous traitent comme des autochtones envahisseurs, et ce sur notre propre terre ! Depuis le 15 avril, femmes, personnes âgées, jeunes et enfants, victimes de cette expro- priation, sommes ici sur cette place du centre historique de Panama afin d'exiger des réparations et le droit à vivre sur notre terre. Pour le moment, nous n'avons reçu aucune réponse favorable de la part du gouvernement. Nous ne quitterons pas ce kiosque avant l'obtention légale de nos droits sur notre terre ! Nous n' accepterons aucune relocalisation ! Nous voulons retourner sur les terres où nous sommes nés.»
signer la pétition en soutien au peuple naso
Audrey Hoc et Mailys Iriart depuis Panama Ciudad
18:07 Publié dans Audrey Hoc, Carnets de voyage, Mailys Iriart | Commentaires (1)