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Chaque année, à New York, des délégations des peuples autochtones du monde entier se rassemblent durant l'Instance Perma- nente aux Questions Autochtones de l'ONU. Cette année, du 19 au 30 avril, une délégation de 4 citoyens basques était pré- sente lors de cette 9ème session. Jojo Bidart, et Audrey Hoc du Pays basque nord, Urko Kolomo et Jon Sarasua du Pays basque sud. Organisée à l'initiative d'Autonomia Eraiki, cette délégation entendait une fois de plus alerter l’assistance de l’UNPFII sur les contradictions de l’Etat français, car celui-ci a signé des traités internatio- naux qu’il ne respecte pas, puisqu’il ne veut toujours pas reconnaître les peuples autochtones de son territoire. Manifeste- ment, l’Etat français refuse de reconnaître aux Basques se trouvant présentement sous son administration le statut de peuple autochtone. Statut qui, à la lecture des critères onusiens s’applique parfaitement aux Basques du Pays basque nord.

DOCUMENTS/DOKUMENTOAK

19/05/2009

PREMIÈRE PRISE DE PAROLE

 

Mailys basque country.jpgC'est passé ! Journée de la femme autochtone, mon texte est passé. Vraiment super solidarité, beaucoup de membres de délégations des peuples autochtones sont venus à notre rencontre ! ...mais le représentant du gouvernement francais aussi ! Pas très content... je lui ai demandé une interview, nous verrons ce qu'il en sera... Le représentant du gouvernement espagnol non plus, pas très content !
On a peur qu'il ne cherche à bloquer notre intervention sur les droits de l'homme demain, nous verrons bien... En tout cas, objectif de la journée rempli, nous sommes enchantées !
On continue... Je vous envoie le texte passé...

A très vite ! Gros pott !

Mailys


 

autonomia à l'ONU.jpg
Milesker Lehendakari agurgarria,

Egun on deneri! Ohore handirekin hitza hartzen dugu jatorrizko herrien asanblada horretan, Euskal Herriko gazteriaren egoera aipatzeko zuen aintzinean. (salutations en basque)

Madame la Présidente, Membres du Bureau de la 8ème session de l’Instance Permanente aux Questions Autochtones, ainsi que tous les représentants des Peuples Autochtones présents à cette assemblée, nous sommes très honorés de prendre la parole au sein de l’Organisation des Nations Unies.

Nous adressons nos respectueuses salutations aux Peuples Autochtones et nous remercions chaleureusement Madame La Présidente de donner la parole au Peuple Euskaldun, le Peuple Basque.

En tant que jeune femme autochtone du Pays Basque Nord, je suis consciente d'avoir la fonction absolument nécessaire de transmettre aux générations à venir notre identité à travers l'apprentissage de notre langue, notre culture, nos valeurs, notre histoire. Je voudrais donc vous interpeler sur l’avenir soucieux de mon peuple.

Mon peuple est divisé entre deux États parmi les plus puissants du monde : la France et l'Espagne. Je suis du Pays Basque Nord dont le territoire s'inscrit au sein d'un pays pris pour modèle démocratique, le pays fondateur des Droits de l’Homme, un pays ayant signé en 2007 la Charte pour la protection et la reconnaissance des peuples minoritaires.

Pourtant, non seulement la situation du peuple basque ne s’améliore pas, mais elle s'aggrave même sur de nombreux points puisque la France continue de considérer qu’elle n’a pas de Peuple Autochtone sur son territoire hexagonal.

Le peuple basque est le plus vieux peuple d'Europe. Le peuple basque se distingue par sa langue et de nombreux traits culturels. Le peuple basque existe, ayant toujours revendiqué sa spécificité et toujours réclamé l'application des droits les plus fondamentaux, au prix d'une répression accrue et de nombreuses souffrances.

Aujourd'hui des milliers de mes semblables poursuivent la lutte pour que notre peuple soit enfin connu, reconnu, et puisse vivre.

Le manque de reconnaissance et d’une institution propre au Pays Basque nous porte tort à bien des niveaux.

En effet, dépendant des institutions de l'État français, notamment au niveau de l'enseignement, nous souffrons de ne pouvoir suivre l’intégralité de nos études en Basque et au Pays Basque. Nous sommes, pour la grande majorité des jeunes, contraints de quitter notre Pays pour effectuer des études secondaires. Le départ lié aux études nous sépare ainsi de notre famille, de nos amis mais surtout de notre Pays, nous éloignant ainsi de la vie sociale, culturelle, économique, et ainsi politique de notre pays.

Lorsque, diplôme en main, nous revenons sur nos terres pour construire notre vie, d'autres difficultés s'imposent à nous. Ainsi, la politique touristique mise en place, ainsi que la politique d'incitation à l'installation massive d'un troisième âge aisé pour vivre une retraite paisible entre océan et montagne, ont entraîné l’inflation du prix de nos terres, et la spéculation. Le bon vouloir de certains dirigeants a par conséquent barré toute possibilité pour un jeune basque d’accéder à la propriété et rend très difficile la location d’un logement au Pays Basque. L’association Lurratak, oeuvrant à dénoncer la gravité de la situation immobilière au Pays Basque, constate qu'un couple de salariés, ayant un revenu mensuel supérieur au salaire minimum français, ne peut construire ou acheter un logement sans s’endetter pour une période minimale de 30 ans, situation encore aggravée avec la Crise que nous vivons actuellement.

La France nous inflige une politique de manipulation territoriale, favorisant les projets immobiliers de loisirs et de luxe en collaboration avec des promoteurs peu scrupuleux, oubliant que le droit au logement est un droit pour tous, et qu’en l'occurrence, son application constitue l’un des principaux besoins du Peuple Basque.

Nous déplorons que toutes nos demandes de reconnaissance soient méprisées, rejetées voire réprimées. Nous déplorons que la presse prétendument indépendante défende les intérêts de l'État français en divulguant une image caricaturale et négative de notre pays, construite entre terrorisme (pour décrédibiliser toute revendication autonomiste ou indépendantiste) et tourisme (pour folkloriser notre peuple).

Nous devons combattre tous les jours cette volonté politique d'anéantissement de notre peuple. Nous devons aussi lutter contre l’incessante criminalisation des actes de la société civile basque. Parce que patriotes basques qui militons pour la sauvegarde de notre identité, de notre culture ou de notre langue sommes l’oeuvre de poursuites judiciaires, ayant souvent pour objet la dissuasion, souvent également des sanctions. En matière de répression, nous sommes également les spectateurs impuissants d'une collaboration prétendument « anti-terroriste » entre la France et l'Espagne, et par conséquent de l’extradition vers l’Espagne de certains de nos frères et soeurs basques alors même que la torture perdure dans ce pays.

En quelques mots, selon la France, nous n’existons pas, si ce n'est pour être français, et ne méritons pas de représentation institutionnelle. Notre langue n’est pas reconnue, notre identité caricaturée et dévoyée.

L’image que l’État français transmet de nous est fausse, manipulée. État français qui ignore la réalité des différents peuples qui vivent sur son territoire, se défendant que « la France est une et indivisible ». Pourtant nous existons et voulons vivre.

Nous demandons donc à l’Instance Permanente de bien vouloir prendre en compte nos revendications, de signaler à la France l’existence du Peuple autochtone basque sur son territoire, de lui rappeler ses engagements et de nommer un expert autochtone pour la zone Europe de l’Ouest.

Merci. Milesker.

Commentaires

Txalo-txalo neskak ! Votre voyage à l'ONU commence très fort.
Vivement que nous ayons du son et des images !

Écrit par : le plébéien bleu | 21/05/2009

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